« Le mariage est un lourd fardeau aujourd'hui. Je n'ai pas envie d'essayer. » Ce sont les mots d'Hannah Seligson, auteur du livre A Little Bit Married. Le livre traite des relations à long terme en dehors du mariage. Sa citation montre l'attitude des millennials (18 à 34 ans) vis-à-vis du mariage. Le magazine Times a publié une étude révélatrice sur ce sujet :
- Près de la moitié (43 %, et un pourcentage encore plus important chez les plus jeunes) choisiraient un modèle de mariage impliquant une expérience de 2 ans. Après quoi, l'union serait officialisée ou dissoute, sans divorce ni autre acte administratif ;
- 33 % ont déclaré qu'ils seraient ouverts à l'idée d'essayer ce type de mariage pour une période de 5, 7, 10 ou 30 ans, puis d’en renégocier les conditions ;
- 21 % opteraient pour la version « mandat présidentiel », où les vœux seraient exploitables pendant 4 ans, mais après 8 ans, ils seraient libres de choisir un nouveau partenaire ;
- 53 % disent que les vœux de mariage devraient être renouvelés ;
- Et seulement 31 % croient encore au mariage pour la vie.
Les conséquences de ces statistiques
La plupart des millénnials préfèrent un type de mariage où le choix d'un partenaire n'a pas d'effets permanents. À la place, ils préfèrent avoir la possibilité de réévaluer la situation après quelques années. L'auteur de l'étude, Melissa Lavigne-Delville, déclare : « C'est une génération qui est habituée à cette idée que tout est en [version] bêta, que la vie est en constante évolution. Donc l'idée d'un mariage bêta a du sens ».
Il y a une peur de l'engagement, une peur de choisir, une peur d'entrer dans une union pour la vie. Pourquoi choisir l'inconnu, alors que tu peux avoir la paix de l'esprit et le contrôle temporaire du moment présent ? La peur est également une conséquence due au fait que de nombreux milléniaux se tournent vers leur famille pour être conseillés. Bien souvent, ils voient l’échec de la vie sentimentale de leurs parents qui se termine par un divorce. Dans d'autres cas, le mariage survit, mais seulement à cause d'un sentiment d'obligation.
Le cœur du problème
Debra Fileta, conseillère spécialisée dans les rencontres et le mariage, considère que l'un des principaux problèmes de la société est la précipitation à se lancer dans des relations. Dans ces relations, il n'y a pas d'équilibre entre la passion et le romantisme, d'une part, et la logique, la vérité et la compatibilité, d'autre part. Les relations saines doivent être fondées sur la maturité. Il est obligatoire de tester la relation pendant un long moment avant de s'engager dans un mariage qui conduirait à la douleur et aux regrets.
Fileta affirme que l'institution du mariage ne peut pas devenir la source de tout notre bonheur, comme la plupart d'entre nous le souhaitent et l'imaginent. Le mariage n'a rien à voir avec ce que chaque partenaire peut obtenir de l'autre. Il ne peut pas apporter le bonheur et un sentiment d'accomplissement pour le reste de notre vie. L'engagement et l'intimité du mariage créent le cadre nécessaire pour se développer, mûrir, devenir des personnes plus altruistes et plus indulgentes. Le but du mariage est d'apprendre à aimer inconditionnellement un autre être humain, « avec tous ses défauts ». Les deux partenaires se découvrent tels qu'ils sont vraiment et choisissent de s'aimer malgré leurs défauts. Cela demande un véritable dévouement, car un engagement durable n'est jamais optionnel.
Souvent, le mariage est l'exemple parfait qui reflète le type d'amour et de relation durable que Dieu entretient avec sa Création. C'est un engagement basé sur le pardon et l'acceptation, sur des millions de secondes chances et sur la confiance. Par-dessus tout, le mariage consiste à faire passer ceux qu’on aime en premier, à faire des sacrifices. Oui, l'amour signifie laisser tomber son ego. Le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui encourage l'égoïsme au quotidien. Ne te contente pas des normes des autres.