Le syndrome « Barbie et Ken » - Partie I

Les poupées Barbie, tant désirées par toutes les petites filles du monde, ont conduit à la quête d'une sorte de perfection non seulement délirante, mais également faussées par un échange de rôles qui semble banal. Si, jusqu'en 1959, les poupées étaient faites pour ressembler à des enfants, à partir de Barbie, les filles de tous âges sont devenues obsédées par le style de vie d'une jeune femme de 18-25 ans, tout en faisant semblant d’être de grandes adolescentes, figées dans le temps.

Les conséquences d’une société axée sur l'esthétisme sont importantes. Les filles, et les femmes par la suite, sont constamment insatisfaites de leur apparence physique. Le modèle inculqué depuis le plus jeune âge ne correspond que partiellement aux proportions du corps humain : 90-60-90. Une anomalie anatomique taillée au scalpel ! Les médias de masse ont repris le modèle Barbie et l'ont promu par le biais de mannequins avec une plastique aux mensurations parfaites ou de mannequins faméliques juchées sur des podiums. Comme il ne suffit pas de s'affamer pour devenir une Barbie, le maquillage excessif et les visites chez le chirurgien plastique sont devenus monnaie courante. De la méthode Ilizarov d'allongement des os à la banale rhinoplastie, la gamme de tortures auto-imposées est variée. Comme tout le monde ne peut pas s'offrir les services de spécialistes en remodelage corporel, internet regorge de vidéos pour savoir « comment faire ». Nous avons sélectionné quelques titres de vidéos provenant de YouTube dans lesquelles des filles audacieuses nous montrent différentes techniques pour améliorer notre apparence physique : « Comment avoir des jambes comme celles des mannequins de Victoria's Secret », « Comment avoir des jambes de ballerines », « Comment simuler un thigh gap » (à mon époque, l'écart entre les cuisses était dissimulé, mais maintenant il semble que ce soit une vertu pour laquelle il vaut la peine d'aller à la salle de sport), « Comment perdre 3 kilos en seulement 45 minutes », « Avoir une peau parfaite grâce au maquillage », « Comment se maquiller et sembler ne pas en porter », et la liste est sans fin. Quoi qu'il en soit, ces vidéos portant sur « comment faire... » sont presque exclusivement axées sur des techniques de manipulation visuelle et sur l'apparence. Bien sûr, on te promet un moyen d'éviter un mode de vie réellement sain, incluant automatiquement des exercices physiques, grâce à un ensemble d'exercices miracles qui, en un temps record de seulement 5 minutes, te font brûler des centaines de calories.

Si nous pensons que nous nous sommes débarrassés du syndrome de Barbie simplement parce qu'une analyse minutieuse devant le miroir nous rend anxieux, nous avons tort. Les poupées Barbie sont devenues le symbole de la perfection. De tous côtés, la femme est assaillie par des modèles de perfection, conférant un sentiment d'échec dévastateur. Plus encore, le cercle vicieux se développe et la tendance à projeter nos plaintes sur notre entourage s'embrase. À côté de la banale poupée Barbie (avec ses grands yeux bleus, ses cheveux blonds, ses gros seins, sa taille en forme de sablier et, ne l'oublions pas, ses loooongues jambes) se trouve Ken. Mister Fit, Fit, Fit... Une coupe de cheveux parfaite, des abdos en forme de tablette de chocolat s’apercevant au travers des vêtements, un sourire parfait et une apparence « douce ». C'est ainsi qu'est apparue la ruée vers les salles de sport et les centres de fitness (plus d'efforts pour développer les biceps, tout en ignorant l'organe le plus important : le cerveau). Manucure/pédicure, épilation, épilation des sourcils, vêtements serrés, cols en V : en somme, la « féminisation » de l'homme. Récemment, la barbe longue et épaisse est devenue une véritable tendance, semblant s'opposer au processus susmentionné. L'homme des cavernes est toutefois un dandy. L'objectification des femmes et la féminisation des hommes vont de pair avec une société où l'apparence, la dissimulation et la superficialité sont officieusement promues comme des « valeurs ».

Et nous, que nous reste-t-il ? Nous reste-t-il la satisfaction de regarder des vidéos d'avant/après où des stars sans maquillage et sans chirurgie plastique nous ressemblent, nous, simples mortels ? Il y a eu une histoire populaire sur les réseaux sociaux à propos d'un homme asiatique qui a divorcé de sa femme [ayant eu recours à la chirurgie plastique] après avoir donné naissance à son enfant, car ce dernier ne pouvait hériter que des gènes naturels de la mère. Il semble que la chirurgie plastique perd son utilité dans de telles situations. En tout cas, il y avait probablement une grande différence entre ce que la dame présentait d'un point de vue esthétique et ce qu'elle offrait d'un point de vue génétique.

Si nous ne voulons pas devenir de belles statues de cire polies, dépourvues de toute substance, il est temps d'agir. Dans la deuxième partie de cet article, je proposerai quelques solutions, quelques étapes pour construire une image de soi équilibrée, où le développement émotionnel et la santé physique priment.

N'oublie pas que tu fais partie d'une image divine car : « Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme » (Genèse 1:27). Dans ses psaumes, le roi David montre sa gratitude envers Dieu : «  Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. Tes œuvres sont admirables, Et mon âme le reconnaît bien » (Psaume 139 :14). Pierre, auteur donnant des conseils sur l'importance du caractère plutôt que celle de l'apparence physique ou de la mode, dit : « Ayez, non cette parure extérieure qui consiste dans les cheveux tressés, les ornements d'or, ou les habits qu'on revêt, mais la parure intérieure et cachée dans le cœur, la pureté incorruptible d'un esprit doux et paisible, qui est d'un grand prix devant Dieu » (1 Pierre 3 : 3-4).

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