Devise : Les amis sont comme des melons... (Confucius)
Dans nos activités quotidiennes, au travail et, malheureusement, dans nos familles, nous rencontrons des personnes qui disent ne pas avoir d'amis, qui se sentent seules et ne réussissent pas à se rapprocher de leur entourage. Ils se sentent comme des hérissons : évités par le reste du monde. Et je ne fais pas référence aux personnes qui sont vraiment seules, soit parce qu'elles sont âgées, soit parce qu'elles sont nouvelles en ville ou au travail. Je ne fais pas non plus référence à ceux qui, pour une raison objective, sont dans une forme de solitude durant une période plus longue. Je fais référence à ceux qui sont toujours entourés de gens, qui interagissent avec d'autres personnes au quotidien et qui pourtant ne parviennent pas à se rapprocher émotionnellement des autres. Plus exactement, ils ne savent pas comment se faire des amis. Ils ne savent pas comment être des amis pour les autres.
« Je me sens si seul, je n'ai personne, il n'y a personne avec qui je peux partager une bonne idée, une joie ou un chagrin. Personne ici ne veut s'occuper de moi », s'est plaint un jeune homme, parlant au téléphone à sa mère. Avant d'obtenir une réponse, il continua sur un ton irrité, s'adressant à un passant : « Hé, fais attention ! Tu as marché sur ma chaussure ! » Chose parfois drôle, mais généralement simplement tragique : nous sommes tellement nombreux que nous nous marchons les uns sur les autres, mais nous déclarons tout de même être seuls.
Fais un pas, enlève ta chaussure de celle de ton voisin et souris-lui. Adresse-lui un mot gentil et serre-lui la main. Fais le premier pas vers une relation. Ceux qui se sentent seuls attendent souvent que les autres les invitent à sortir ou les appellent, et continuent d'attendre... Si cela ne se produit pas, ils restent aussi seuls qu'auparavant, tout en étant de plus en plus frustrés.
Te sens-tu seul ? Peut-être que tu l'es vraiment ! Et si tu cherchais la compagnie de quelqu'un, si tu lançais une discussion, invitais quelqu'un à dîner ou rejoignais un groupe ; et si tu t'asseyais à côté de quelqu'un et souriais poliment ? Après avoir brisé la glace, fais attention à la façon dont tu entretiens la relation. N'appelle pas ton ami(e) uniquement pour parler de tes problèmes, ne parle pas de toi seulement, des choses que tu as faites, de ce que tu aimerais faire, de l'importance que tu as. Maintenant vous êtes deux, vous êtes ensemble, mais si vous n'avez pas encore beaucoup de choses à partager sur votre expérience commune, vous pouvez parler tour à tour de l’un et de l’autre.
Après avoir passé cette étape avec gloire, ta relation commence à se renforcer, tu en apprends plus sur l'autre et... maintenant, c'est délicat. Que fais-tu maintenant ? Tu es différent, tu as d'autres rêves et projets de vie, tu perçois la réalité de façon singulière et, à un moment donné, il y aura des différences d'opinion, des conflits d'idées. Seront-ils des obstacles sur le chemin de votre amitié ? L'ambition, l'envie, les préjugés gagneront-ils du terrain dans votre relation ? C'est le moment de te rappeler comment, au départ, tu en es arrivé à être seul et évité des autres. Est-ce à cause de ton arrogance, de ta tendance à juger, à donner des conseils condescendants, à être trop contrôlant ? Si tu ne veux pas en arriver au même point, alors tu dois faire un effort pour gérer les conflits. Sois honnête, mais respectueux ! Ne blesse pas les sentiments de l'autre ou son image de soi avec des paroles imprudentes. Allez, ce n'est pas difficile ! Il est plus difficile de se borner à entretenir un sentiment de jalousie qui peut naître au sein d’une amitié. Qui est le meilleur, le plus riche, le plus beau, qui a le plus de succès, qui a davantage raison ? L'idéal serait d'accepter une réponse aisée : parfois ce sera toi, parfois ce sera l'autre. Ce n'est pas un combat, ni une compétition ; c'est juste une amitié. Si vous êtes en compétition, alors vous pouvez être collègues sur votre lieu de travail, à l'école, vous pouvez être engagés dans une relation commerciale, mais ne vous ne pouvez pas vous appeler « amis ».
Alors pas de jalousie, pas de coup de poignard dans le dos, pas de remarques passives agressives, pas de chantage affectif, pas de méchanceté, pas de manipulations, pas de soupçons, pas d'ambitions... pour ne pas redevenir sans ami.
Et si votre amitié se termine sans que tu aies enfreint les « règles du jeu », ne perds pas confiance. « Les amis sont comme des melons. Pour en trouver un bon, tu dois en essayer cent », disait Confucius. Il n'est peut-être pas nécessaire d'en essayer autant et d'être déçu sans cesse, mais quand tu trouves une personne de valeur, traite-le en conséquence !
Ellen White attire notre attention sur l'influence qu’a l'amitié sur la vie et les décisions d'une personne : « Chacun trouvera des compagnons ou s'en fera. Et l'influence que les amis exerceront les uns sur les autres, en bien ou en mal, sera proportionnelle à la force de cette amitié. Tous auront des compagnons ; ils influenceront les autres et seront influencés à leur tour ». Elle observe également que « la courtoisie chrétienne est bien trop peu cultivée par le peuple de Dieu ».
Cependant, la véritable amitié est une pratique qui plaît à Dieu. Il est très heureux lorsqu'il voit ses enfants vivre ensemble en harmonie : « Auteur et admirateur de tout ce qui est beau, Dieu a tout prévu pour satisfaire chez ses enfants l'amour de la beauté. Il a aussi pourvu à leurs besoins sociaux et encouragé les relations amicales qui sont si précieuses pour développer la sympathie, éclairer et adoucir la vie. »